Retour à Gotham — Jack Prey

Elle y était allée seule. Seule, avec elle même, et ses médicaments à sa maladie imaginaire. Les même qu'elle prenait, en secouant sèchement le petit tube orange actuellement. Les gobant avec une gorgée de champagne, elle laissa le verre tomber sur le sol noir de la voiture. Une coupe de moins.



Et le chauffeur obtempéra. Tant mieux. Il était payé pour ça. Peu importait le GPS dernier cri - sûrement de la Prey - dont la voiture était équipée, D'Arcy savait qu'il ne la conduisait pas au bon endroit. Enfin. C'était ce qu'elle pensait, là, en même temps qu'elle ruminait sa mauvaise humeur, son déplacement, son boulot, les futurs idiots qu'elle doit rencontrer dans quelques jours.. En vérité, le conducteur était bien sur la bonne route jusqu'à ce qu'elle lui ordonne de changer son trajet. Mais elle voulait retarder le plus possible son arrivée au QG. Un peu de temps à elle. Appuyant son pouce sur un bouton de la portière, elle entr'ouvrit une fenêtre. Sans même profiter du petit air frais qui se mêlait à l'odeur du cuir des fauteuils et de l'habitacle, elle fixait le-dit pouce. Du sang pouvait nettement se voir sous l'ongle et, sans réfléchir, elle le porta a ses lèvres, dans l'espoir que personne n'ai remarqué ce détail. Mettre du verni pourrait être tellement pratique pour cacher ses activités nocturnes, mais tellement, oh, tellement moins drôle.

Cela faisait à présent une demi-heure qu'elle tournait en rond dans Gotham City. La fenêtre s'était refermée car déjà, de grosses goutes de pluies se faisaient voir. Quel temps pourri. Elle ne voulait pas sortir de la voiture. Mais le chauffeur devra bien rentrer chez lui à un moment donné. Un instant, elle imagina tuer l'homme, avant de se résigner et de croiser les bras, boudeuse. Contrastant avec son tailleur de haute couture, son attitude d'enfant paraissait encore plus décalée lorsque l'on savait ce qu'elle venait de faire ces deux dernières semaines. Officiellement, ç'avait été une campagne de communication, mais aussi l'implantation d'une petite firme de la Prey au Canada. Pour pouvoir agir rapidement et partout, il était devenu nécessaire d'aller dans ce pays pourtant bien dénigré des Etats-Unis. Elle avait assisté à quelques conférences, laissant généralement la parole au représentant de la commission de Com', fraîchement promu au Canada. C'était un homme de confiance et intelligent, c'est pourquoi D'Arcy avait fait le rôle exclusif de la potiche. C'est pour cela qu'elle eu beaucoup de temps à elle, dans les nuits froides du Nord de l'Amérique. Oh, elle e avait profité pour répandre l'araignée gravée sur les fronts, en vue du planning assez ennuyant qu'elle allait devoir supporter les jours à venir. Et là voilà à présent au seuil de ce qu'elle avait qualifié "la semaine de l'ennui".


Le laissant tripatouiller le GPS pour qu'il lui ré-indique le parcourt pour arriver au QG - même pas foutu de connaitre Gotham - D'Arcy pris la bouteille de champagne pour s'en resservir, avant qu'elle ne se rappelle que sa coupe gisait à ses pieds. Et bien, à présent, la bouteille avant rejoint son ami le verre, en espérant que l'alcool imprègne bien le sol. Il était dix-neuf heures vingt. Elle avait une demie-heure de retard. Et dire que son vol était partit tôt pour qu'elle ai le temps de rentrer chez elle, faire une petite pause l'après-midi avant de retourner au QG. C'était intelligent.
On lui ouvrit quelques minutes plus tard la porte et fut suivie jusqu'au hall par un porteur de parapluie trop bien bâtit pour en être vraiment un. D'un signe de tête à la réceptionniste, elle monta directement à l'étage ou le directeur siégeait. Un nouveau signe de tête à la secrétaire qui siégeait dans l'anti-chambre et, quelques mètres plus loin, elle frappa sur une des portes massives. Entendant la permission d'entrer, elle pénétra à petits pas dans le vaste bureau.

D'Arcy s'assit sur l'un des fauteuils qui faisait face au directeur, n'ajoutant rien de plus, disant tacitement qu'après tout, rien ne l'égale dans son rôle de garde-du-corps. Sortant quelques papiers de sa serviette, elle les posa sur le bureau et les fit glisser vers son patron.



Surtout dans le froid, mais ça, elle ne l'ajouta pas. Jack avait sûrement compris ce qu'elle voulait dire, elle qui était souvent du genre à se plaindre inconsciemment de son travail devant son propre patron.

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